D’où sort cette histoire d’euro numérique ?
Tout commence avec la BCE, cette grosse institution qui veille sur notre monnaie depuis Francfort. Depuis quelques années, elle planche sur une idée : créer une version digitale de l’euro, un peu comme un billet de 10 €, mais qui vivrait dans nos smartphones ou sur une carte spéciale. L’idée n’est pas neuve, elle a été lancée officiellement en 2021 avec une phase d’étude, et là, on est en pleine « phase préparatoire » depuis novembre 2023. Pourquoi se fatiguer à inventer ça ? Parce que les paiements sans cash explosent – en France, en 2024, la carte a même dépassé les espèces dans les petits commerces, une première ! La BCE veut suivre le mouvement, éviter qu’on dépende trop des géants américains comme Visa ou Apple Pay, et garder un œil sur les cryptos qui pullulent. Bref, elle veut rester dans le coup.
Mais attention, ne vous emballez pas trop vite. Ce n’est pas pour demain matin. Les experts parlent d’un lancement possible vers 2027 ou 2028, au mieux. D’ici là, il y a encore des tas de trucs à régler : la technologie, les lois, et surtout, convaincre tout le monde que c’est une bonne idée. Pour l’instant, on est encore dans le « peut-être », et pas dans le « c’est fait ».
La fin du cash, vraiment ? On se calme !
Alors, est-ce que nos pièces et billets vont bientôt prendre la poussière dans un musée ? Pas si vite. Sur les réseaux, ça panique sec : « L’euro numérique, c’est la mort du cash ! » clament certains. Sauf que la BCE jure ses grands dieux que non. Christine Lagarde, la patronne de l’institution, l’a dit et redit : « Ça viendra en plus des espèces, pas pour les remplacer. » L’idée, c’est d’offrir une option supplémentaire, pas de nous forcer à tout lâcher nos billets froissés. D’ailleurs, ils savent bien qu’en Europe, le cash a encore des fans : en Autriche, c’est toujours le roi, et même chez nous, on aime bien avoir quelques euros en poche pour le marché ou un café.
Ceci dit, il ne faut pas se voiler la face : les espèces perdent du terrain. Moins de distributeurs, plus de paiements par téléphone… Ça bouge, c’est clair. Mais de là à imaginer un monde sans un centime en liquide d’ici cinq ans, on n’y est pas. La BCE a même une « stratégie cash » pour s’assurer qu’on puisse toujours payer avec des billets si on veut. Alors, ceux qui hurlent à la disparition totale, ils vont peut-être un peu loin dans le drame.
Et nos sous, ils deviennent quoi là-dedans ?
Bon, passons aux choses qui fâchent : qu’est-ce que ça change pour notre portefeuille ? L’euro numérique, ce serait une sorte de monnaie officielle, garantie par la BCE, qu’on pourrait utiliser partout dans la zone euro. Pratique pour payer en ligne ou en magasin, même sans Internet grâce à un mode « hors ligne ». Les services de base seraient gratuits pour nous, les particuliers, et distribués par les banques ou d’autres intermédiaires. Jusque-là, ça sonne plutôt cool, non ? Mais y’a un hic : pour éviter que tout le monde vide son compte bancaire pour remplir son portefeuille numérique, il y aurait une limite – peut-être 3 000 € par personne, rien n’est fixé.
Et là, on touche à une peur qui circule beaucoup : « La BCE va tout contrôler ! » Sur X ou TikTok, on lit des trucs comme : « Ils vont bloquer nos achats » ou « Votre argent, c’est fini, ils le prennent ! », terminé la gestion personnelle de votre épargne. Sauf que, franchement, ça ne tient pas trop la route. La BCE promet qu’elle ne verra rien de nos données perso, que tout sera anonyme pour les petits paiements, un peu comme avec le cash. Pour les grosses sommes, OK, il y aura des checks, mais c’est déjà le cas aujourd’hui avec les lois anti-blanchiment. Pas de quoi crier au Big Brother tout de suite.
Les rumeurs, on en fait quoi ?
Parlons-en, des rumeurs. Depuis que Lagarde a lâché en mars 2025 que la phase préparatoire finirait en octobre 2025, c’est l’emballement. Certains ont compris « lancement imminent », alors que non, c’est juste une étape. D’autres balancent des trucs flippants : « L’euro numérique, c’est une monnaie qui expire » ou « Ils vont taxer direct sur nos comptes ». Là, on est dans la pure désinformation. Fabio Panetta, un ponte de la BCE, a dû monter au créneau : « Ce n’est pas programmable, ça restera une vraie monnaie, sans restriction. » Et pour les taxes automatiques, rien dans le projet ne va dans ce sens – ce n’est pas l’objectif.
C’est vrai que le sujet peut faire peur. Une monnaie digitale, ça évoque des trucs qu’on voit ailleurs, comme le yuan numérique en Chine, où le gouvernement a plus de contrôle. Mais en Europe, avec nos lois sur la vie privée, c’est une autre histoire. La BCE sait qu’elle marche sur des œufs : si elle veut qu’on adopte cet euro 2.0, faudra rassurer, et pas qu’un peu.
Alors, on doit s’inquiéter ou pas ?
Au final, qu’est-ce qu’on retient ? L’euro numérique, c’est un projet sérieux, mais pas une révolution qui va tout balayer demain. Ça peut simplifier nos paiements, nous rendre moins dépendants des géants US, et même aider ceux qui n’ont pas de compte bancaire – 4 millions d’Européens, quand même. Mais ça soulève des questions : sur la confidentialité, sur l’inclusion de ceux qui galèrent avec le numérique, et sur l’avenir du cash qu’on aime bien avoir sous la main.
Pour l’instant, rien n’est gravé dans le marbre. La BCE bosse encore dessus, et ça va prendre des années avant qu’on le voie dans nos vies. En attendant, pas la peine de planquer vos billets sous le matelas ou de croire tout ce qui buzz sur les réseaux. On garde un œil dessus, on reste curieux, et on verra bien ce que ça donne. Parce que nos sous, c’est quand même un truc qui nous parle à tous, non ?
( L’illustration de notre article provient de Geralt sur le site Internet Pixabay et la source de BCE : Euro numérique, la fin de l’argent liquide en vue ?. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger. )
Auteur :
Thierry Chabot
Article publié le
1 avril 2025
et mis à jour le
1 avril 2025
Passionné par l'univers de la finance, j'accompagne les particuliers dans leurs choix et décisions pour optimiser leur budget et ainsi faire des économies.