Les taux de crédit immobilier en légère baisse en mars
C’est un fait : les taux immobiliers ont tendance à se stabiliser en ce début de mars 2025. Selon les courtiers comme CAFPI ou Pretto, les taux moyens observés pour un prêt immobilier oscillent autour de 2,95 % sur 15 ans, 3 % sur 20 ans, et 3,2 % pour un emprunt à 25 ans. Rien de spectaculaire, mais une détente légère par rapport aux niveaux de l’année précédente. Après des mois de hausse, ces chiffres sont plutôt bien accueillis par ceux qui cherchent à acheter un bien immobilier. Mais que faut-il en penser vraiment ? Pour le moment, il n’est pas question d’un grand bouleversement, mais plutôt d’un petit répit. En effet, cette baisse se situe dans une fourchette qui reste encore assez élevée pour les acheteurs, notamment ceux qui n’ont pas une grosse capacité d’emprunt.
Dans le paysage actuel, les emprunteurs peuvent donc respirer un peu mieux, mais la prudence est toujours de mise. Beaucoup se demandent si cette tendance va durer ou si elle n’est qu’un effet passager, lié à une conjoncture économique qui reste fragile. C’est là que les annonces de la Banque Centrale Européenne (BCE), attendues le 6 mars, pourraient jouer un rôle clé. En effet, toute modification de la politique monétaire de la BCE aura un impact direct sur les conditions d’emprunt, et donc sur les taux immobiliers.
BCE : quel impact sur les taux directeurs ?
Le rôle de la BCE, c’est de fixer des taux directeurs qui influencent à leur tour les taux d’intérêt sur les crédits bancaires. Depuis un certain temps, la BCE mène une politique monétaire stricte, afin de lutter contre l’inflation. Toutefois, dans un contexte économique plus fragile et incertain, des voix s’élèvent pour réclamer une certaine souplesse. Si la BCE décide de réduire ses taux directeurs, cela pourrait permettre une nouvelle baisse des taux de crédit immobilier. Cette mesure viendrait donc compléter le léger assouplissement déjà observé, et donner un peu plus de pouvoir d’achat aux ménages.
Là encore, la question reste ouverte : la BCE choisira-t-elle d’adopter une politique plus accommodante, ou bien continuera-t-elle à freiner pour éviter une surchauffe de l’économie ? Il faut dire qu’en 2023, les hausses successives des taux avaient déjà fait grimper les mensualités pour de nombreux emprunteurs. Une nouvelle baisse pourrait donc redonner un peu d’élan au marché immobilier, notamment pour les primo-accédants, ces jeunes ménages qui peinent souvent à franchir le cap de l’achat immobilier à cause des taux élevés.
Vers des conditions plus favorables pour les primo-accédants ?
La question de l’accessibilité au crédit reste primordiale pour beaucoup de Français. Parmi eux, les primo-accédants, c’est-à-dire ceux qui achètent leur premier bien immobilier, sont particulièrement attentifs à l’évolution des taux. En effet, pour eux, chaque point de taux compte, car ils ont souvent des budgets plus serrés et un apport personnel limité. Cette légère baisse des taux pourrait donc avoir un impact important sur leur projet. Mais attention, tout n’est pas réglé pour autant. Même avec des taux plus bas, l’accès au crédit immobilier reste difficile pour une grande partie de la population, notamment à cause de critères d’octroi de crédit de plus en plus stricts.
En ce moment, les banques ne prêtent pas aussi facilement qu’avant, car elles doivent aussi prendre en compte le risque d’un retournement économique ou d’un emprunteur en difficulté. Cela signifie que même avec des taux d’intérêt plus bas, certains ménages pourraient avoir des difficultés à obtenir un prêt. De plus, les banques demandent généralement des apports personnels conséquents, et sans cela, il est souvent impossible de faire une demande.
Un marché immobilier qui reste encore sous pression
Le marché immobilier, dans son ensemble, reste sous pression. Les prix des biens immobiliers, bien qu’en légère stagnation dans certaines régions, continuent de se maintenir à des niveaux élevés. L’immobilier est un secteur cyclique, mais force est de constater que les hausses récentes des prix, notamment dans les grandes villes, compliquent l’accessibilité des jeunes ménages au marché. La baisse des taux, si elle se confirme, pourra certes apporter un répit, mais elle ne résoudra pas les défis structurels du marché, comme le manque de logements disponibles ou la forte demande dans certaines zones géographiques.
Pourtant, ceux qui ont la chance d’avoir un projet immobilier en tête ne manqueront pas de voir dans ces légères baisses de taux une occasion de revoir leur budget. Surtout si l’on considère que des mensualités plus légères peuvent significativement réduire la pression sur le budget mensuel des emprunteurs, permettant à certains de s’offrir un logement un peu plus grand ou mieux situé.
Une période de transition à surveiller de près
La détente actuelle des taux immobiliers est une bonne nouvelle, mais elle reste fragile. Pour les primo-accédants, cela peut représenter une vraie opportunité de se lancer dans un projet immobilier. Cependant, ce répit pourrait n’être que temporaire. Les annonces de la BCE, qui ont eu lieu en début de mois, joueront sans doute un rôle déterminant dans l’avenir de ces conditions d’emprunt. Si une nouvelle baisse des taux directeurs venait à se concrétiser, cela pourrait redonner un coup de pouce supplémentaire aux emprunteurs.
Dans tous les cas, il est essentiel de rester vigilant, car les taux de crédit restent un sujet mouvant, influencé par de nombreux facteurs économiques. Les prochains mois s’annoncent donc décisifs pour déterminer si cette tendance à la baisse des taux sera durable ou s’il s’agira simplement d’un phénomène passager.
Auteur :
Thierry Chabot
Article publié le
7 mars 2025
et mis à jour le
7 mars 2025
Passionné par l'univers de la finance, j'accompagne les particuliers dans leurs choix et décisions pour optimiser leur budget et ainsi faire des économies.