Mai 2025 : Le chômage et le budget plombent le moral des Français, selon l’Insee

En mai, le moral des Français a pris un coup, selon l’Insee. L’indicateur de confiance des ménages chute à 88, loin des 93 attendus par les économistes. Craintes sur le chômage, inquiétudes sur l’avenir financier : les raisons de ce pessimisme soudain sont multiples. On fait le point sur ce qui plombe l’ambiance et ce que ça signifie pour votre porte-monnaie.

Pièces de monnaie et calculatrice pour le budget (Crédit : Falovelykids)
Pièces de monnaie et calculatrice pour le budget (Crédit : Falovelykids)

Une ambiance morose chez les Français

Vous l’avez peut-être senti autour de vous, ce mois-ci les Français broient du noir. L’Insee, qui prend le pouls des ménages chaque mois, vient de confirmer cette impression avec des chiffres qui ne prêtent pas à sourire. L’indicateur de confiance, celui qui résume ce que les gens pensent de leur situation financière et de l’économie en général, a dégringolé de trois points pour s’établir à 88. On est loin de la moyenne historique de 100, calculée sur près de quarante ans, et encore plus loin des 93 que les experts espéraient. « La quasi-totalité des soldes contribue négativement à cette baisse », explique l’Insee, un peu comme si tout, ou presque, allait de travers dans l’esprit des Français. Ce n’est pas juste une petite baisse de moral, c’est un signal que quelque chose inquiète profondément les gens, et ça pourrait bien avoir des répercussions sur vos finances personnelles.

L’indicateur synthétique de confiance des ménages résume leur opinion sur la situation économique : plus sa valeur est élevée, plus le jugement des ménages sur la situation économique est favorable. Il est calculé selon la technique de l’analyse factorielle, qui permet de résumer l’évolution concomitante de plusieurs variables dont les mouvements sont très corrélés. L’indicateur décrit ici la composante commune de 8 soldes d’opinion : niveau de vie passé et futur en France, situation financière personnelle passée et future, chômage, opportunité de faire des achats importants, capacité d’épargne actuelle et capacité d’épargne future.
INSEE

Le chômage, l’angoisse qui monte

S’il y a un sujet qui fait grimper l’anxiété, c’est bien le chômage. En mai, les craintes des Français à ce sujet ont carrément explosé. L’Insee parle d’un bond de neuf points dans le « solde d’opinion » sur l’évolution du chômage, un indicateur qui mesure si les gens pensent que les pertes d’emploi vont se multiplier. Ce chiffre, à 61 points, est le plus haut depuis mai 2015, hors période de crise sanitaire. En gros, les Français n’ont jamais été aussi inquiets pour l’emploi depuis une décennie ! « Il se situe bien au-dessus de sa moyenne de longue période », précise l’Insee, ce qui veut dire que cette peur est vraiment hors-norme. On peut imaginer que les annonces récentes de fermetures d’usines, comme celles de Michelin ou d’ArcelorMittal fin 2024, continuent de peser dans les esprits. Quand on entend parler de « milliers d’emplois » menacés, comme l’avait laissé entendre l’ancien ministre de l’Industrie Marc Ferracci, cela n’aide pas à dormir tranquille. Pour vous, cela pourrait signifier une prudence accrue : moins d’envie de dépenser, plus de tentation de mettre de l’argent de côté… « au cas où ».

L’avenir financier, un horizon qui s’assombrit

Ce n’est pas tout. Les Français jettent aussi un regard sombre sur leur situation financière. Que ce soit pour le passé ou pour l’avenir, ils se sentent moins confiants. L’Insee note une baisse de quatre points dans la perception de la situation financière passée et de trois points pour celle à venir. En clair, les ménages ont l’impression que leur porte-monnaie s’est vidé ces derniers temps, et ils ne sont pas franchement optimistes pour la suite. Cette morosité touche aussi l’idée de faire des grosses dépenses, comme une voiture ou un frigo flambant neuf. Les ménages sont moins nombreux à penser que c’est le bon moment pour se lancer, avec un recul de quatre points sur cet indicateur. Résultat : vous risquez de réfléchir à deux fois avant de remplacer votre vieux canapé ou de partir en vacances cet été.

Les prix, une inquiétude qui s’apaise (un peu)

Bon, tout n’est pas noir non plus. Sur les prix, les Français semblent un chouia moins stressés. La part des ménages qui s’attendent à une flambée des prix dans les douze prochains mois a légèrement diminué. C’est une petite lueur d’espoir, surtout après des mois où l’inflation faisait trembler les budgets. Mais ne vous emballez pas trop : même si cette crainte recule, elle reste bien présente. Les courses, l’essence, les factures… tout cela continue de peser lourd dans les esprits. L’Insee note que les ménages sont un peu moins nombreux à penser que les prix vont « accélérer », mais on est encore loin d’un retour à la sérénité. Pour vous, ça veut dire qu’il faudra probablement continuer à scruter les promos et à jongler avec votre budget pour joindre les deux bouts.

Épargner, le réflexe de la prudence

Face à toutes ces inquiétudes, les Français se tournent vers un vieux réflexe : l’épargne. L’Insee souligne que la confiance dans la capacité à mettre de l’argent de côté, que ce soit maintenant ou dans le futur, reste relativement solide, même si elle a un peu fléchi. Les soldes d’opinion sur ce point sont toujours au-dessus de leur moyenne historique, ce qui montre que beaucoup de ménages préfèrent garder un matelas de sécurité. C’est compréhensible : quand on a peur pour son job ou pour son pouvoir d’achat, on hésite à dépenser tout son argent. Peut-être que vous aussi, vous avez déjà pensé à gonfler votre livret A ou à limiter les sorties au resto pour garder une poire pour la soif. Ce n’est pas une mauvaise stratégie, mais elle peut freiner la consommation et, à terme, peser sur l’économie.

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait pour notre moral ?

Alors, qu’est-ce que cette baisse de moral signifie pour vous, qui gérez votre budget au jour le jour ? D’abord, ça vaut le coup de garder un œil sur vos dépenses. Si les Français sont aussi pessimistes, c’est que l’ambiance générale n’incite pas à la légèreté. Peut-être que c’est le moment de revoir vos priorités : mettre un peu plus de côté, éviter les achats impulsifs, ou même renégocier certaines factures, comme l’assurance ou l’abonnement Internet. Ensuite, sur le front de l’emploi, si vous sentez que votre secteur est fragile, il peut être utile de se renseigner sur des formations ou de garder un CV à jour, juste au cas où. Enfin, même si les prix semblent un peu moins effrayants, continuez à comparer et à chercher les bonnes affaires. L’Insee nous dit que les Français ont peur, mais ça ne veut pas dire qu’il faut paniquer. C’est juste une invitation à être malin avec votre argent.

( L’illustration de notre article provient de Falovelykids sur le site Internet Pixabay. Si l’image vous intéresse, vous pouvez faire un don sur le site avant de la télécharger. )

Thierry Chabot

Auteur : Thierry Chabot
Article publié le 23 mai 2025 et mis à jour le 23 mai 2025
Passionné par l'univers de la finance, j'accompagne les particuliers dans leurs choix et décisions pour optimiser leur budget et ainsi faire des économies.

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