Une aide qui arrive trop tard ?
Chaque année, le chèque énergie permet à plus de 5 millions de Français de régler une partie de leurs factures d’électricité, de gaz ou encore de bois de chauffage. Mais en 2025, mauvaise surprise : il ne sera pas envoyé en avril comme d’habitude. L’aide, comprise entre 48 et 277 euros selon les revenus du foyer, ne sera accessible qu’au second semestre, probablement en juillet au plus tôt. Cette annonce, faite par le médiateur national de l’énergie, inquiète de nombreux bénéficiaires. Avec l’inflation et des factures d’énergie toujours plus lourdes, certains comptaient déjà sur cet argent pour souffler un peu.
Pourquoi un tel décalage ?
Le coupable ? L’adoption tardive du budget 2025. Publiée le 15 février, la loi de finances contient des changements importants, notamment sur les critères d’attribution du chèque énergie. Entre les ajustements administratifs et les croisements de données nécessaires, les délais se sont allongés. « C’est incompréhensible ! », s’exclame Thomas, un père de famille de la région lyonnaise. « On a déjà du mal à joindre les deux bouts. Ce chèque, c’était une bouffée d’air. Maintenant, il faudra attendre des mois ! »
Une distribution plus compliquée
Autre nouveauté cette année : l’attribution du chèque n’est plus automatique pour tout le monde. Jusqu’à présent, les foyers modestes le recevaient systématiquement en fonction de leur revenu fiscal de référence. Désormais, seules les personnes identifiées par un croisement de données entre la Direction générale des finances publiques (DGFIP) et les gestionnaires de réseaux d’électricité recevront leur chèque sans rien faire. Ceux qui ne seront pas repérés par ce système devront faire une demande sur un portail en ligne ou envoyer un courrier.
« Encore des complications », soupire Isabelle, retraitée à Marseille. « J’ai peur de passer à côté juste parce que je ne suis pas dans leur fichier ! Comment on sait si on doit faire la demande ou pas ? » Pour éviter tout oubli, il faudra bien vérifier si le chèque arrive, et, en cas de doute, se signaler sur le site officiel dès que le portail sera mis en ligne.
Des critères inchangés, mais un stress supplémentaire
Malgré ces modifications, les conditions d’éligibilité restent les mêmes. Une personne seule doit avoir un revenu fiscal de référence inférieur à 11 000 euros, un couple à 16 500 euros, et ainsi de suite. Les montants, eux aussi, sont inchangés, avec une aide moyenne de 150 euros. Mais l’attente prolongée risque de mettre en difficulté des milliers de foyers.
Pour les associations de lutte contre la précarité énergétique, ce décalage est une aberration. « On est en pleine crise du pouvoir d’achat, les prix de l’énergie ne cessent d’augmenter, et on reporte une aide essentielle ? », s’indigne un membre de la Fondation Abbé Pierre. « Les plus fragiles vont encore trinquer ».
Comment patienter jusqu’à l’été ?
Alors, que faire en attendant ? Pour ceux qui rencontrent des difficultés financières, plusieurs solutions existent : certaines communes proposent des aides d’urgence pour le paiement des factures d’énergie, et il est possible de solliciter le Fonds de solidarité pour le logement (FSL). Les fournisseurs d’électricité peuvent également accorder des échelonnements de paiement. « Le mieux, c’est de ne pas attendre le dernier moment pour demander de l’aide », conseille un travailleur social. « Dès qu’on sent qu’on est en difficulté, il faut se renseigner sur les dispositifs disponibles ».
Ce report du chèque énergie tombe mal, surtout pour ceux qui comptaient dessus pour équilibrer leur budget. Mais en anticipant et en surveillant les annonces officielles, il sera possible d’éviter les mauvaises surprises. Une chose est sûre : en 2025, il faudra faire preuve de patience… et de vigilance.
Auteur :
Thierry Chabot
Article publié le
6 mars 2025
et mis à jour le
6 mars 2025
Passionné par l'univers de la finance, j'accompagne les particuliers dans leurs choix et décisions pour optimiser leur budget et ainsi faire des économies.