Taxe de 3 euros sur les petits colis : en fait, la facture finale pourrait bien s’envoler !

L’Union européenne vient de frapper un grand coup dans le monde du commerce en ligne ! Elle vient en effet de dire stop à l’exonération de droits de douane pour les petits colis qui arrivent de l’étranger et qui coûtent moins de 150 euros (c’est la fameuse règle « de minimis »). Le but ? Rééquilibrer la concurrence face à des géants du « fast shopping » comme Shein, Temu ou AliExpress, mais aussi mieux nous protéger contre la fraude ou les produits qui posent problème pour la santé et l’environnement. En clair, ces produits à prix cassés vont avoir droit à un petit supplément. Une taxe forfaitaire de 3 euros va être appliquée. Jusqu’ici, ça va. Mais accrochez-vous : ce montant, qui paraît ridicule, pourrait bien s’envoler selon ce que vous glissez dans votre panier ! On vous explique tout sur ce changement imminent qui va toucher votre porte-monnaie.

Un entrepôt avec des colis (Crédit : Alex.I)
Un entrepôt avec des colis (Crédit : Alex.I)

Ce qu'il faut retenir :

  • Double Taxation : L’acheteur français sera soumis à deux taxes cumulatives sur les petits colis importés (moins de 150 euros).
  • Impact budgétaire : Le coût minimal par colis est de 2 euros (redevance française) + 3 euros (taxe européenne par type de produit). La facture s’alourdit donc très vite dès que le colis contient des articles variés.
  • Taxe multipliée : La taxe européenne de 3 euros n’est pas appliquée par colis, mais par type de produit (classification douanière), faisant exploser le coût total si vous commandez plusieurs catégories d’articles.
  • Calendrier serré : La redevance française de 2 euros est attendue dès janvier 2026, tandis que la taxe européenne de 3 euros par type d’article prendra effet à partir de juillet 2026.

Une taxe de trois euros par produit pour lutter contre la « fast fashion »

Ce n’est plus un secret : les plateformes comme Shein, Temu ou AliExpress sont dans le collimateur de l’Union européenne. On parle beaucoup de concurrence déloyale. Il faut reconnaitre que c’est difficile pour les commerçants européens de rivaliser quand la marchandise étrangère passe la frontière sans droits de douane, surtout en ce qui concerne l’habillement. Cette nouvelle taxe vise justement à rétablir une certaine équité. Ces 3 euros forfaitaires ont été pensés pour décourager un peu ces flux massifs de petits colis et rendre la fraude, qui était monnaie courante sur ces envois, beaucoup moins attrayante. Mais au-delà de l’argent, il y a aussi une vraie préoccupation pour notre santé et notre planète. Les autorités s’inquiètent des risques liés à certains produits importés à la va-vite, qui ne respectent pas toujours nos normes drastiques.

Le point crucial, qu’il faut bien retenir, c’est que cette taxe de 3 euros n’est pas appliquée par colis. Elle l’est par type de produit. Ça change tout ! En langage douanier, on appelle ça une « classification douanière » ou « tariff heading ». C’est une manière très précise d’identifier chaque catégorie d’objet. Un tee-shirt, c’est une catégorie. Une paire de chaussettes, c’en est une autre. Un jean, encore une différente. C’est cette petite nuance technique qui va faire exploser le montant final pour le consommateur. Si le but est de freiner la « fast fashion », qui pousse à commander plein de choses différentes en même temps, cette méthode est redoutable.

Et quid de la taxe française de 2 euros de l’Assemblée nationale ?

Du coup, les acheteurs français se retrouvent face à deux montants qui s’appliqueront à peu près aux mêmes petits colis. Il est fondamental de distinguer la nouvelle taxe européenne de 3 euros (par type de produit) d’une autre mesure adoptée par l’Assemblée nationale, parfois appelée « redevance pour contrôle », dont le montant est de 2 euros. Cette dernière est une initiative française lancée dans un but précis : financer le renforcement des contrôles douaniers (achat de scanners, recrutement de personnel) pour sécuriser le marché face à l’afflux massif de produits dangereux ou non-conformes.

Alors que la taxe européenne entre en vigueur en juillet 2026, la mesure française pourrait, elle, s’appliquer dès le début de l’année 2026. Pour le consommateur, il faut malheureusement anticiper le cumul : un même colis arrivant sur le territoire pourrait être soumis à la fois à la redevance française de 2 euros pour le contrôle, et à la taxe européenne de 3 euros multipliée par chaque catégorie d’article commandé. Le coût supplémentaire minimal par envoi démarrera donc à 5 euros et grimpera très vite selon le contenu.

Combien allez-vous payer en plus au final ?

Voilà la question qui fâche, et c’est là que l’addition devient vraiment salée. Si vous avez l’habitude de faire une grosse commande en ligne pour rentabiliser les frais de port, vous allez devoir changer vos habitudes. En tant qu’acheteur en France, vous allez devoir anticiper deux montants qui s’additionnent. D’abord, il y a la redevance française de 2 euros, qui sera appliquée une fois par colis pour financer le contrôle douanier. Ensuite, il y a la taxe européenne de 3 euros, qui, elle, est le vrai piège.

Cette taxe de 3 euros est appliquée par type de produit contenu dans l’envoi, et non pas par colis entier. Imaginez que vous passiez une commande sur un de ces sites populaires. Si vous achetez dix exemplaires d’un même article, disons dix tee-shirts identiques, vous paierez d’abord les 2 euros de redevance française, puis seulement une fois la taxe européenne : 5 euros au total. Ce n’est pas si méchant.

Mais dans le cas d’une commande variée, beaucoup plus fréquente, l’addition s’envole. Vous glissez dans votre panier une paire de chaussettes, un jean et un tee-shirt, soit trois types de produits différents. Le calcul devient : 2 euros (redevance française) + 3 euros (pour les chaussettes) + 3 euros (pour le jean) + 3 euros (pour le tee-shirt). La taxe totale monte alors à 11 euros ! Si votre panier est plus rempli, avec sept catégories d’articles différentes, on arrive déjà à 23 euros de taxes. Cette logique cumulée est clairement là pour décourager les commandes multiples et variées dans un même envoi, rendant la facture potentiellement bien plus élevée que ce que le simple chiffre de « 3 euros » laissait penser au départ.

Une mise en place d’ici quelques mois

Heureusement, vous avez encore un peu de temps pour profiter du système actuel et faire des stocks ! Enfin, en partie. Il faut désormais composer avec deux calendriers d’application. L’initiative française, la redevance de 2 euros par colis pour financer le contrôle douanier, devrait entrer en vigueur très rapidement, possiblement dès le 1er janvier 2026 selon les dernières informations. Vous pourriez donc voir vos premières factures gonfler de ces 2 euros par envoi dans quelques jours seulement.

Concernant la mesure européenne, celle de la taxe de 3 euros par type de produit, elle nous donne un peu plus de répit. Cette nouvelle règle entrera en vigueur à partir du 1er juillet 2026. À partir de cet été-là, finies les exonérations automatiques pour les petits colis, et il faudra ajouter le montant cumulé des deux taxes à votre budget d’achat. D’ici ces dates, les plateformes vont devoir s’organiser pour intégrer cette double tarification et l’afficher clairement au moment de votre paiement. En attendant, le compte à rebours est lancé, et l’expérience d’achat en ligne va être radicalement transformée dans les mois qui viennent.

En attendant la réforme complète des douanes en 2028

Il faut voir cette taxe forfaitaire comme une solution « pansement » en attendant quelque chose de beaucoup plus vaste. L’Europe est en train de préparer une réforme douanière complète, et elle est colossale ! C’est un chantier énorme qui est prévu pour entrer en application en 2028.

En fait, ces 3 euros par type de produit ne sont qu’une première étape pour habituer tout le monde (consommateurs, vendeurs, douanes) à la fin du privilège du « de minimis ». La grande réforme de 2028 visera à simplifier et à moderniser complètement le système des douanes. L’idée est d’avoir un système beaucoup plus numérique et efficace pour gérer les millions de colis qui traversent nos frontières chaque jour.

D’ici là, cette petite taxe sera là pour mettre un coup de frein immédiat aux abus, sécuriser un peu les échanges et, surtout, commencer à rendre ces plateformes étrangères plus responsables face à la fiscalité européenne. C’est une feuille de route progressive qui s’étale sur plusieurs années, mais la première échéance importante pour nous, les internautes qui commandons en ligne, c’est bien l’été prochain.

Thierry Chabot

Auteur : Thierry Chabot
Article publié le 14 décembre 2025 et mis à jour le 14 décembre 2025
Passionné par l'univers de la finance, j'accompagne les particuliers dans leurs choix et décisions pour optimiser leur budget et ainsi faire des économies.

  • Tags:
  • Douane
  • Fast Fashion
  • Taxe