L’augmentation des frais bancaires est-elle confirmée pour 2026, et pourquoi ?
Oui, c’est bien confirmé. Préparez-vous : en 2026, on devrait voir les tarifs des banques grimper. C’est une réalité que nous annonce l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB) et que confirment des études pointues comme celle de MoneyVox. Si la hausse globale attendue est de 1,1 %, en gros, elle colle à ce que l’INSEE prévoit comme inflation. Mais attention, ce chiffre moyen est trompeur. Quand on regarde dans le détail, on constate que sur certains frais précis, les pourcentages s’envolent, atteignant parfois 15 % voire un hallucinant 36 % dans quelques cas isolés. En clair, on s’habitue à ce mouvement qui n’est pas neuf : sur les dix dernières années, entre 2015 et 2025, le coût de notre compte a déjà bondi de 17,6 % ! C’est nettement plus rapide que l’inflation cumulée, et cette tendance de fond ne fait que se renforcer.
120 établissements dans 18 régions et territoires d’outre-mer : comme chaque année, MoneyVox a passé au crible les brochures tarifaires des banques de détail françaises. Objectif : distinguer les moins gourmandes en matière de frais, sur trois profils de consommation (Jeune, Classique et Premium) aux besoins différents.
Moneyvox
Pourquoi cette obstination des banques à augmenter les prix ? Elles nous servent toujours les mêmes arguments, à savoir la nécessité de couvrir des coûts opérationnels qui montent, notamment tout ce qui touche à la digitalisation de leurs services ou encore les exigences réglementaires, de plus en plus lourdes. Mais en face, les associations de consommateurs, comme UFC-Que Choisir ou la CLCV, ne sont pas dupes. Elles dénoncent régulièrement des « hausses cachées » et un vrai manque de transparence sur la structure des prix. Le constat est là : sur les 106 banques passées au peigne fin, près de 61 ont d’ores et déjà annoncé des grilles tarifaires revues à la hausse pour la nouvelle année, impactant ainsi des millions de nos compatriotes.
Quels sont les frais qui vont faire le plus mal à votre portefeuille ?
Si vous êtes client d’une banque traditionnelle, c’est là que vous risquez de sentir le plus la pression. Le premier poste de dépense qui s’envole, ce sont les frais de tenue de compte. En moyenne, ils grimpent de 4,2 %. Pour vous donner un exemple concret : si vous êtes à La Banque Postale, cette somme passera de 22,80 € à 25,20 € par an, une augmentation de 10,5 %. Dans certaines caisses régionales, comme au Crédit Agricole Charente-Maritime Deux-Sèvres, la progression est spectaculaire, avec un tarif qui pourrait être multiplié par 2,7, atteignant 24 € à l’année.
Juste derrière, le coût de votre carte bancaire classique n’est pas en reste, avec une augmentation moyenne de 2,2 %. Là aussi, La Banque Postale montre l’exemple, avec des hausses allant de 1,7 % à 3,9 % sur des cartes comme la Visa Classic. Mais le coup de massue le plus douloureux concerne certains services précis, que l’on utilise moins souvent, certes, mais qui font exploser le budget quand on en a besoin. Pensez aux retraits effectués hors du réseau de votre banque, au-delà du quatrième par mois : la hausse moyenne est de 15 %. Chez BNP Paribas, par exemple, le prix passera de 1 € à 1,20 €, soit 20 % de plus ! Si vous êtes contraint de vous rendre en agence pour faire un virement, attendez-vous aussi à payer plus cher : une augmentation de 5 % à 7,5 %, ce qui se traduit par un virement à 6 € au lieu de 5,50 € à La Banque Postale. Et pour ceux qui ont de l’épargne, attention : les transferts de Plan d’Épargne Logement (PEL) ou de Compte Épargne Logement (CEL), un acte administratif lourd, bondissent de 36 % chez l’opérateur historique. Ces chiffres font mal, mais mis bout à bout, ils expliquent l’envolée du panier moyen de services, qui grimpe lui de 1,1 %, pour un coût annuel moyen pour un client standard qui se rapproche des 74 €.
Qui est le plus concerné par ces hausses, et qu’est-ce que ça change pour l’épargnant ?
Les premières victimes de cette vague d’augmentation sont clairement les clients des banques traditionnelles et des grands réseaux physiques. Et pour cause : on parle de 11 millions de clients rien que pour La Banque Postale, qui subissent des hausses allant jusqu’à 36 % sur certains services, même si elle affichait historiquement des tarifs bas. C’est elle qui est le plus sous les projecteurs actuellement. Mais les autres grands noms, comme BNP Paribas ou le Crédit Agricole, ne sont pas épargnés. Chez eux, les coûts grimpent aussi, et le pire dans cette histoire, c’est la disparité entre les régions : on observe des écarts records dans le coût d’un profil standard, qui peut atteindre jusqu’à 250 € par an de différence si vous habitez dans le Sud !
Mais il n’y a pas que les frais du compte courant qui sont en jeu. Les frais de succession sont un autre sujet sensible. Même si une loi de fin 2025 a été votée pour essayer de limiter leur envolée, ils représentaient encore en 2023 une moyenne de 291 €, soit 50 % de plus qu’en 2012 ! Le gouvernement lui-même semble prendre la mesure du problème, puisqu’un rapport est attendu en 2026 pour réfléchir à la possibilité de rendre ces frais gratuits pour les héritiers qui ont des revenus modestes. C’est une petite lueur d’espoir dans ce paysage tarifaire plutôt sombre. Globalement, l’inquiétude est palpable. Sur les réseaux sociaux, les discussions de la fin 2025 montrent bien le ras-le-bol des gens, qui craignent une année 2026 difficile : « 2026, l’année où tout le monde va morfler : frais bancaires, assurances, énergie… » C’est ce que l’on pouvait lire sur X (anciennement Twitter). Il y a même une pétition qui circule, lancée par la France Insoumise, pour protester contre l’interdiction des découverts (prévue dès novembre 2026), car cela risquerait de forcer les banques à proposer des prêts à la consommation encore plus coûteux pour leurs clients en difficulté.
Comment faire pour limiter l’impact de cette inflation bancaire sur mon budget ?
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions simples pour échapper à cette « érosion progressive » de votre pouvoir d’achat. La première, la plus efficace, est de regarder du côté des néobanques ou des banques en ligne. Elles sont de loin les championnes pour vous aider à limiter les coûts. Des acteurs comme Boursorama ou Fortuneo se livrent une bataille acharnée pour le titre de la « moins chère », avec un panier de services de base qui coûte moins de 3 € par an. Mettez ça en perspective : c’est plus de vingt fois moins cher que les 70 € et plus que vous payez en moyenne ailleurs !
Si vous n’avez pas envie de changer, la deuxième solution est de négocier ferme. Votre banque doit vous informer de toute modification tarifaire trois mois avant l’application. C’est le moment idéal pour utiliser cet argument pour négocier ou, si ça ne marche pas, pour prendre la poudre d’escampette. La démarche est simplifiée : servez-vous des comparateurs en ligne, comme celui de Panorabanques, et si vous décidez de switcher, votre nouvelle banque gère le transfert de compte pour vous, sans que vous ayez à vous occuper de quoi que ce soit. Enfin, n’oubliez pas l’importance de la digitalisation. Pour économiser, c’est un réflexe à prendre : évitez l’agence et faites vos opérations en ligne. Un virement SEPA en ligne est gratuit, alors que le même virement fait au guichet peut vous coûter 6 € !
Jetez un œil à votre offre : si vos revenus sont modestes, rappelez-vous que l’OCF (offre client fragile) doit rester gratuite. En adoptant ces quelques réflexes, en surveillant attentivement la brochure tarifaire que votre banque va vous envoyer par e-mail, vous pouvez potentiellement économiser plus de 200 € par an.
N’attendez pas le 1er janvier : c’est maintenant qu’il faut comparer pour agir.
Auteur :
Thierry Chabot
Article publié le
9 décembre 2025
et mis à jour le
9 décembre 2025
Passionné par l'univers de la finance, j'accompagne les particuliers dans leurs choix et décisions pour optimiser leur budget et ainsi faire des économies.