Étrennes du Nouvel An : combien donner sans se fâcher avec son banquier ?

Janvier pointe le bout de son nez et avec lui, la fameuse question qui fait parfois chauffer les méninges autant que le portefeuille : combien va-t-on glisser dans l’enveloppe des petits-enfants ou donner au facteur pour les étrennes du Nouvel An ? Entre tradition ancestrale et coup de pouce financier en période d’inflation, les étrennes restent un moment fort de la vie sociale française. On fait le point sur les usages, les montants raisonnables et les petites astuces pour que ce geste de générosité reste un plaisir, tant pour celui qui donne que pour celui qui reçoit, tout en restant dans les clous du fisc.

Étrennes du Nouvel An avec un billet de 50 € (Crédit : Alex.I)
Étrennes du Nouvel An avec un billet de 50 € (Crédit : Alex.I)

Ce qu'il faut retenir :

  • Un geste de gratitude, pas une obligation : les étrennes servent avant tout à remercier ceux qui vous simplifient la vie au quotidien ou à marquer le coup en famille. Donnez selon votre budget, sans jamais vous mettre en difficulté financière.
  • Des montants à adapter selon l’âge et le lien : comptez environ 20 à 50 € pour les plus jeunes et jusqu’à 100 € pour les ados. Pour les professionnels (gardien, aide à domicile), une enveloppe comprise entre 30 et 50 € reste la norme constatée.
  • L’argent liquide reste la référence : bien que le cadeau personnalisé soit apprécié pour les enfants, les espèces ou les virements offrent une liberté totale aux destinataires. C’est le coup de pouce idéal pour financer un projet ou gonfler une épargne.
  • Une fiscalité souple mais surveillée : tant que ces dons restent raisonnables par rapport à vos revenus, ils sont considérés comme des présents d’usage et ne sont pas imposables. En cas de somme très importante, le virement bancaire permet de garder une trace sécurisée.

Quelle est l’origine des étrennes pour le Nouvel An ?

C’est une histoire qui ne date pas d’hier, bien au contraire. Si vous pensiez que c’était une invention moderne pour nous faire dépenser, détrompez-vous, car les Romains le faisaient déjà sous l’Antiquité. À l’époque, ils s’échangeaient des « strenae », de petits présents symboliques comme des branches de verveine ou des dattes, sous l’œil bienveillant du dieu Janus, celui qui regarde à la fois l’année passée et celle qui arrive. C’était une façon de se souhaiter une santé de fer et de la vigueur pour les mois à venir. Le but était simple : attirer la chance et adoucir le quotidien dès le premier jour de janvier.

Au fil du temps, cette habitude s’est transformée. Au Moyen Âge, elle servait surtout à remercier les gens de maison ou à s’attirer les bonnes grâces des puissants. Le mot a fini par désigner le premier usage que l’on fait de quelque chose, comme la première pièce touchée par un marchand. Aujourd’hui, la dimension religieuse ou superstitieuse s’est un peu effacée, mais l’idée de base reste la même : marquer le coup pour un nouveau départ. C’est un lien entre le passé et le futur qui permet de repartir sur de bonnes bases avec son entourage.

Pourquoi donne-t-on des étrennes au Nouvel An ?

On ne va pas se mentir, c’est avant tout une question de liens sociaux et de gratitude. Dans nos vies qui courent à cent à l’heure, s’arrêter un instant pour dire « merci » à ceux qui nous rendent service toute l’année, c’est essentiel. Que ce soit pour le gardien qui réceptionne vos colis ou les pompiers qui veillent sur la commune, ce geste permet de matérialiser une reconnaissance qu’on n’a pas forcément le temps d’exprimer au quotidien. C’est une huile qui fluidifie les rapports humains, surtout dans un quartier ou un immeuble où l’on se croise tous les jours.

Pour la famille, c’est une autre paire de manches. Là, on est plutôt dans la transmission. Offrir quelques billets aux plus jeunes, c’est une façon de les initier doucement à la valeur des choses et à la gestion d’un petit budget. Pour les grands-parents, c’est souvent un plaisir immense de voir les yeux des petits briller. Ce n’est pas une obligation légale, bien sûr, mais c’est une coutume qui réchauffe l’ambiance après les fêtes de Noël, une sorte de prolongement de la magie de décembre pour attaquer l’hiver avec un peu de baume au cœur.

De l’argent ou des cadeaux : que choisir ?

La grande question qui divise souvent les familles. Si les cadeaux personnalisés ont un charme indéniable, l’argent liquide ou le virement bancaire ont clairement gagné la partie ces dernières années. Pourquoi ? Parce que c’est la liberté totale pour celui qui reçoit. Les adolescents, par exemple, préféreront mille fois un billet pour s’acheter le jeu vidéo de leurs rêves ou mettre de côté pour leur futur permis plutôt qu’un énième pull en laine. L’argent a ce côté pratique qui évite les déceptions ou les retours en magasin le 2 janvier.

Cependant, pour les professionnels de service, le choix est plus codifié. Pour le facteur ou les pompiers, on achète souvent le traditionnel calendrier, ce qui est une forme de don déguisé. Pour une aide-ménagère ou un gardien, une enveloppe discrète avec un petit mot écrit à la main reste le summum de l’élégance. Cela montre que vous avez pris le temps de penser à eux. Le cadeau « objet » est désormais plutôt réservé aux très jeunes enfants qui n’ont pas encore la notion de la valeur des pièces de monnaie, car pour eux, déballer quelque chose reste le moment le plus excitant.

Pour quel montant faut-il opter selon le profil ?

Entrons dans le vif du sujet : le porte-monnaie. Il n’y a pas de règle absolue écrite dans le marbre, mais plutôt des usages qui varient selon les régions et, surtout, vos propres moyens. Inutile de vous mettre dans le rouge pour respecter une tradition. Pour les enfants de moins de dix ans, une somme comprise entre vingt et cinquante euros est déjà une très belle attention. En grandissant, les besoins augmentent. Pour un ado ou un jeune adulte, on tourne souvent autour de cinquante à cent euros, voire un peu plus si vous avez envie de marquer un coup particulier comme l’obtention d’un diplôme ou un projet de voyage.

Côté services, la discrétion est de mise. Pour un concierge, on suggère parfois d’aller jusqu’à cinq ou dix pour cent du loyer mensuel si vous avez une relation très étroite et qu’il vous rend de multiples services. Mais dans la réalité, beaucoup de gens donnent entre trente et cinquante euros. Pour le facteur, les éboueurs ou les pompiers, un billet de dix ou vingt euros est tout à fait correct et très apprécié. N’oubliez pas que pour le fisc, ces sommes doivent rester des « présents d’usage ». Tant qu’elles sont proportionnelles à votre niveau de vie, elles ne sont pas imposables, ce qui est une bonne nouvelle pour tout le monde.

Destinataire Montant suggéré Forme du don
Enfants (-10 ans) 20 € à 50 € Espèces ou petit jouet
Ados (10-17 ans) 50 € à 100 € Enveloppe ou carte cadeau
Jeunes adultes / Étudiants 100 € à 200 € Virement bancaire ou espèces
Personnel de maison (Ménage, Aide) 50 € à un mois de salaire Enveloppe avec un mot de remerciement
Gardien / Concierge 30 € à 50 € (ou 5% du loyer) Enveloppe discrète
Services publics (Poste, Pompiers, etc.) 5 € à 20 € Achat du calendrier ou don direct

Comment s’organiser pour donner sans se tromper ?

Pour que tout se passe bien, un peu d’organisation ne fait pas de mal. Si vous avez une famille nombreuse, prévoyez vos enveloppes un peu à l’avance pour ne pas vous retrouver à court de liquide le jour J. C’est toujours un peu gênant de devoir courir au distributeur entre la poire et le fromage. Si vous optez pour le virement bancaire, notamment pour des sommes plus importantes destinées à de grands enfants, n’hésitez pas à mettre un libellé clair comme « Étrennes 2026 ». C’est une trace propre et nette qui justifie l’origine des fonds en cas de contrôle, même si c’est rare pour ces montants-là.

Déclarer les dons importants entre particuliers (sommes d’argent, objets de valeur et actions) a toujours été une obligation. Jusqu’à présent, il était possible de faire une déclaration papier auprès de son centre des Finances publiques. À partir du 1er janvier 2026, la déclaration de dons se fera uniquement en ligne. Voir Étrennes de Noël et dons d’argent l’année prochaine.
Impôts.gouv.fr

Enfin, rappelez-vous que le montant compte parfois moins que la manière. Un merci sincère, un sourire et un petit mot d’accompagnement changent tout. Les étrennes, c’est le dernier vestige d’une époque où l’on prenait le temps de valoriser l’humain avant les chiffres. Alors, que vous donniez dix, vingt ou cent euros, l’important est que ce geste reste dans l’esprit de partage et de bienveillance qui définit si bien le passage à la nouvelle année. C’est une belle façon de clore un chapitre et d’en ouvrir un autre avec optimisme.

Une nouvelle année avec un budget maîtrisé

Finalement, les étrennes sont bien plus qu’une simple ligne de dépense dans votre budget de janvier. C’est un investissement dans vos relations sociales et un coup de pouce souvent attendu par les plus jeunes pour concrétiser leurs petits projets. En suivant ces quelques repères, vous avez désormais toutes les cartes en main pour faire plaisir sans commettre d’impair financier ou fiscal.

N’oubliez pas que la période idéale pour les donner s’étend généralement jusqu’à la fin du mois de janvier, tout comme le fait de se souhaiter la bonne année en fait. Si vous avez manqué le coche le premier jour de l’an, pas de panique, vous êtes encore dans les temps pour glisser votre enveloppe. L’important reste la sincérité du geste : un petit mot personnalisé pour accompagner votre don fera souvent autant de bien qu’un billet de banque. C’est avec ces petites attentions que l’on construit une année sereine et bienveillante pour tout son entourage.

Thierry Chabot

Auteur : Thierry Chabot
Article publié le 29 décembre 2025 et mis à jour le 29 décembre 2025
Passionné par l'univers de la finance, j'accompagne les particuliers dans leurs choix et décisions pour optimiser leur budget et ainsi faire des économies.

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