The Bitcoin Society : Faut-il investir dans la société cotée d’Eric Larchevêque ?

Eric Larchevêque, le visage emblématique derrière le géant français des portefeuilles de cryptomonnaies Ledger, refait parler de lui avec un concept pour le moins étonnant. Exit les hardware wallets, l’entrepreneur se lance dans une aventure où se croisent Bitcoin (avec un grand « B »), l’économiste Friedrich Hayek, et même le basketteur légendaire Tony Parker ! Baptisé « The Bitcoin Society », ce projet est bien plus qu’une simple start-up. Il s’agit d’un club exclusif basé sur un abonnement, dont la trésorerie est intégralement libellée dans la première des cryptomonnaies. Eric Larchevêque, avec la franchise qu’on lui connaît, a levé le voile sur cette initiative qu’il qualifie lui-même d’inédite, reposant sur une architecture financière originale : la reprise d’une société cotée en bourse, laissée en jachère depuis des années. Une affaire à tiroirs qui promet de secouer l’écosystème.

Un Bitcoin sur un tas de pièces de monnaie (Crédit : Alex.I)
Un Bitcoin sur un tas de pièces de monnaie (Crédit : Alex.I)

Ce qu'il faut retenir :

  • L’alliance inattendue : L’ancien patron de Ledger, Eric Larchevêque, lance « The Bitcoin Society », un club privé adossé à une société cotée dont la trésorerie est intégralement en Bitcoin. Le projet est soutenu par des personnalités comme Tony Parker.
  • Un nouveau véhicule d’investissement : La structure permet aux investisseurs individuels de s’exposer indirectement au Bitcoin via l’achat d’une action en Bourse (sur Euronext Paris), offrant ainsi un pont réglementé entre la finance traditionnelle et la crypto.
  • La philosophie Hayekienne : Au-delà de l’investissement, le projet est fondé sur la vision économique de Friedrich Hayek, légitimant le Bitcoin comme une monnaie saine et décentralisée face aux monnaies étatiques (fiat).
  • Avertissement pour le particulier : Bien que l’accès soit facilité, la valeur de l’action restera très volatile, car elle est liée directement aux cours du Bitcoin. Il est impératif de considérer cet investissement comme une prise de risque stratégique.

Qu’est-ce que « The Bitcoin Society » concrètement ?

Pour comprendre l’ambition de ce nouveau projet, il faut d’abord saisir sa double nature. D’un côté, The Bitcoin Society se présente comme un club privé sur abonnement. C’est un réseau de membres, un lieu d’échange privilégié pour celles et ceux qui s’intéressent de près au Bitcoin, non pas seulement comme un actif spéculatif, mais comme une véritable philosophie monétaire et économique. Il ne s’agit pas de créer une énième communauté en ligne, mais bien un cercle d’influence et de réflexion. Le ticket d’entrée, on l’imagine, n’est pas à la portée de tout le monde, ce qui garantit une certaine exclusivité et, surtout, un engagement sincère des participants. L’idée derrière tout cela, c’est de bâtir un pont entre l’univers des cryptomonnaies et celui de l’économie traditionnelle et de la finance personnelle de haut niveau, en s’appuyant sur des figures reconnues et des experts.

Mais là où l’initiative prend tout son sel, c’est dans son architecture financière. Cet entrepreneur a choisi d’adosser sa société de club à une coquille cotée en bourse, un procédé peu commun en France. Il a repris le contrôle d’une société endormie depuis longtemps, et va s’en servir de véhicule d’investissement et de trésorerie. Et attention, cette trésorerie sera libellée intégralement en Bitcoin. Ce n’est pas un détail anodin, c’est même le cœur de son positionnement radical. Cela signifie que les fonds propres du club, sa réserve de valeur, ne seront pas des euros ou des dollars, mais directement la première des cryptomonnaies. C’est une façon très concrète de parier sur la pérennité et la montée en puissance du Bitcoin dans l’économie mondiale, ce qui ne manque pas de panache, il faut bien l’avouer.

Dans un monde où règnent l’incertitude, la dette et l’inflation, il devient difficile de se projeter sereinement vers l’avenir. En France comme ailleurs, les entrepreneurs, artisans, indépendants et salariés impliqués se sentent fragilisés. Leurs efforts sont minés par une monnaie qui s’affaiblit, et un discours public qui les stigmatise. Nous voulons redonner envie à tous ceux qui produisent, innovent et prennent des risques. Notre vision est claire : une économie libérée des entraves, simplifiée, fondée sur la responsabilité individuelle et la liberté d’entreprendre. Pour porter cette voix, nous avons créé une Network Society, société en réseau à vocation économique, ouverte à tous et accessible gratuitement : un espace où s’unissent les forces du travail, du risque et de la création.
The Bitcoin Society

Pourquoi mêler Bitcoin, Friedrich Hayek et un club d’affaires ?

Le lien entre ces trois éléments peut sembler contre-intuitif au premier abord, mais il est en réalité au fondement même de la vision de l’ancien cofondateur de Ledger. Friedrich Hayek, pour ceux qui l’ignorent, est un économiste autrichien célèbre, prix Nobel, connu pour ses idées très libérales et sa critique virulente des monnaies étatiques (le fameux fiat). Il est notamment l’auteur d’un ouvrage majeur intitulé Dénationalisation de la monnaie, où il prônait l’idée que la concurrence entre monnaies privées serait bien plus bénéfique et stable que le monopole des banques centrales. Ce n’est pas un secret : pour beaucoup d’adeptes, le Bitcoin est l’héritier numérique et parfait de cette philosophie hayekienne.

Donc, quand Eric Larchevêque intègre Hayek à la genèse de son club, il ne fait pas qu’une référence érudite. Il donne une légitimité idéologique profonde à son initiative. Il place le Bitcoin au-delà de la spéculation pour l’inscrire dans une pensée économique structurée, celle d’une monnaie saine et décentralisée. Le club d’affaires devient alors l’outil de propagation et de mise en pratique de cette vision. C’est un lieu où l’on ne se contente pas de regarder le prix du Bitcoin monter ou descendre, mais où l’on réfléchit concrètement à ses applications dans le monde réel, pour des patrimoines personnels et des entreprises.

En agrégeant la puissance économique de nos membres (patrimoine, entreprises, revenus), couplé à notre trésor massif en bitcoins, nous créons un poids collectif capable d’influencer les débats économiques et réglementaires aux côtés des autres acteurs mondiaux. Un seul objectif : défendre la liberté d’entreprendre, pour tout le monde, et partout.
The Bitcoin Society

Quel rôle joue Tony Parker dans cette nouvelle aventure ?

L’arrivée de Tony Parker dans l’équation est sans doute l’élément qui a le plus surpris le public. Le basketteur est une icône mondiale, une star dont l’image est plus souvent associée aux parquets de la NBA qu’aux arcanes de la finance décentralisée. Mais son implication n’est pas qu’un simple coup de buzz. La célébrité apporte certes une visibilité colossale et une crédibilité certaine auprès d’un public plus large, mais ce n’est pas tout. Le champion est également un entrepreneur aguerri, très impliqué dans le monde des affaires, notamment en France et aux États-Unis, avec des investissements variés.

Son rôle semble être double. D’une part, il apporte sa force de frappe médiatique et sa capacité à attirer d’autres personnalités influentes ou des investisseurs de poids dans le réseau de The Bitcoin Society. Son carnet d’adresses est un atout majeur pour le développement de l’initiative. D’autre part, sa propre expérience en tant qu’homme d’affaires et son patrimoine personnel en font un utilisateur crédible des concepts promus par le club. Il incarne l’idée que le Bitcoin n’est plus un actif marginal pour les geeks, mais un outil de gestion de patrimoine pour des personnes qui ont réussi, ce qui permet de rattraper l’attention de l’internaute lambda qui se soucie de ses propres finances. L’ancien meneur devient un ambassadeur de choix pour démocratiser l’approche sans la vulgariser à l’excès.

En quoi ce projet est-il considéré comme inédit par son fondateur ?

Quand l’ancien patron de Ledger parle d’une initiative « inédite », il ne verse pas dans la formule marketing facile, car le montage est effectivement original. Ce qui frappe, c’est l’alliance de plusieurs concepts qui, pris isolément, existent déjà, mais qui n’ont jamais été fusionnés de cette manière. On a d’abord l’idée d’une société cotée en bourse dont la trésorerie est 100% en Bitcoin. Ce n’est pas la première société à détenir du Bitcoin, mais le fait qu’elle soit européenne et qu’elle soit relookée pour devenir la structure d’un club privé sur abonnement, ça, c’est vraiment nouveau.

Ce qui rend le tout unique, c’est l’idée de financer le développement d’un réseau de membres grâce à l’appréciation potentielle d’un actif numérique comme le Bitcoin, tout en offrant aux membres une plateforme exclusive pour discuter de la gestion de ce même actif et de son impact sur leur portefeuille financier. La cotation en bourse ajoute une couche de transparence et d’accessibilité qui est traditionnellement absente des clubs privés. N’importe quel investisseur, même le plus modeste dans ses finances personnelles, pourra indirectement prendre part à l’aventure en achetant une action de cette structure, même s’il n’est pas membre du club exclusif. C’est un coup de maître qui mêle exclusivité et démocratisation boursière, ce qui est particulièrement malin.

Quel est l’objectif à long terme de « The Bitcoin Society » ?

L’objectif affiché par Eric Larchevêque dépasse largement le simple cadre du club d’affaires. Il s’agit, ni plus ni moins, de créer un véritable pont entre la finance traditionnelle et l’économie du Bitcoin. Pour les membres, l’avantage principal est d’avoir accès à un niveau d’information et de réflexion qui n’est pas disponible ailleurs. Il ne s’agit pas de conseil en investissement à proprement parler (il faut faire attention aux réglementations !), mais de partage de vision et d’accès à des experts et des personnalités qui ont déjà fait le pas. Cela permet aux adhérents de structurer leur propre approche financière vis-à-vis des actifs numériques de manière éclairée et sérieuse.

À l’échelle de l’écosystème, l’ambition est de légitimer encore davantage le Bitcoin comme un actif de réserve et un moteur d’innovation en Europe. En créant une structure cotée avec une trésorerie en Bitcoin, The Bitcoin Society envoie un signal fort aux institutions financières et aux grandes entreprises françaises et européennes : il est possible d’intégrer cette monnaie numérique dans une gestion de patrimoine et de trésorerie sans perdre en crédibilité ou en transparence. C’est une façon de pousser doucement, mais sûrement, la roue de l’adoption institutionnelle. C’est un pari audacieux qui, s’il réussit, pourrait servir de modèle à d’autres initiatives, ce qui, pour un entrepreneur comme lui, est sans doute la plus belle des récompenses.

Comment le grand public peut-il suivre ce projet ?

L’aspect coté en bourse de la structure est essentiel pour l’investisseur individuel, celui qui s’occupe de ses propres finances sans forcément avoir accès au club ultra-exclusif. Étant donné que le club repose sur une société cotée en bourse, cela signifie que ses actions sont accessibles à tous ceux qui possèdent un compte-titres ou un PEA (selon le marché de cotation). L’internaute qui souhaite participer indirectement à l’aventure sans être membre du club peut donc le faire en achetant ces actions. C’est une façon réglementée et transparente de s’exposer à l’évolution de la valeur de la société et, par ricochet, à une partie de sa trésorerie en Bitcoin.

Pour le grand public, il est également important de suivre les communications officielles de la société, comme pour toute entreprise cotée. Les rapports financiers et les annonces stratégiques donneront des indices clairs sur la santé et la direction prise par le projet. C’est une opportunité pour des lecteurs qui ne sont pas des experts en cryptomonnaies de mieux comprendre comment une approche sérieuse et réglementée peut encadrer l’utilisation du Bitcoin. C’est aussi un moyen de démystifier l’actif, en le faisant entrer dans le cadre plus familier des marchés financiers traditionnels. Pour l’investisseur lambda, ce projet offre une porte d’entrée indirecte, mais officielle, pour parier sur la vision d’un des pionniers de la crypto en France, ce qui est quand même très stimulant comme perspective.

Du coup, faut-il investir dans cette société ?

C’est la question qui brûle les lèvres de tous les investisseurs qui gèrent leurs finances personnelles : est-ce le bon moment de monter dans le train ? Il faut d’abord être très clair : The Bitcoin Society n’est pas un investissement pour les cœurs fragiles. Sa valeur est directement liée à la trésorerie en Bitcoin qu’elle détient et, on le sait, la reine des cryptomonnaies est célèbre pour sa volatilité légendaire. Si vous achetez une action de cette structure, vous vous exposez indirectement aux fluctuations du marché crypto, sans même posséder directement de Bitcoin vous-même. C’est une façon réglementée de s’exposer, mais ça reste risqué.

Cependant, pour l’investisseur qui croit dans la vision à long terme d’Eric Larchevêque, celle d’une monnaie décentralisée comme futur actif de réserve, ce véhicule coté offre une solution de facilité. Il permet de contourner les complexités liées à la sécurité des portefeuilles personnels, aux clefs privées et au stockage des Bitcoins, tout en profitant de l’expertise de l’équipe pour la gestion de l’actif. Il faut donc voir l’achat de cette action comme un pari stratégique sur une gestion audacieuse et sur la démocratisation de cette monnaie numérique en Europe. Mais comme tout pari en Bourse, la règle d’or demeure : n’investissez jamais plus que ce que vous êtes prêt à perdre intégralement. C’est un placement qui mérite sa place dans la part risque de votre portefeuille, mais certainement pas dans le fonds de votre épargne de précaution.

Thierry Chabot

Auteur : Thierry Chabot
Article publié le 25 novembre 2025 et mis à jour le 25 novembre 2025
Passionné par l'univers de la finance, j'accompagne les particuliers dans leurs choix et décisions pour optimiser leur budget et ainsi faire des économies.

  • Tags:
  • Bitcoin
  • Investissement
  • The Bitcoin Society