Que veut dire passer de AA- à A+ pour la France ?
Bon, d’accord, la France a perdu un cran dans sa « note de crédit », un peu comme une mauvaise note à l’école. Mais là, on parle d’un bulletin donné par une agence, Fitch Ratings, qui évalue si le pays est un bon élève pour rembourser ce qu’il doit. Passer de AA- à A+, c’est un peu comme dire : « Tu es toujours costaud, mais on commence à se poser des questions. » Concrètement, ça reste une note correcte, la France n’est pas au bord de la faillite, loin de là. Mais c’est un signal que les experts trouvent que les caisses de l’État sont un peu plus fragiles. Pourquoi ? Parce que la dette publique grimpe, dépassant les 110 % du PIB, en gros, on doit plus que ce qu’on produit en un an.
Et puis, il y a cette instabilité politique, avec un gouvernement qui vacille et un Parlement où personne ne s’entend. Ça donne des sueurs froides aux investisseurs. Résultat : cette baisse de note, annoncée le 12 septembre 2025, est un avertissement. Pas de panique, mais ça veut dire que la France doit se reprendre en main pour éviter que ça empire. Et ce n’est pas juste une histoire de chiffres : ça touche aussi la confiance des marchés, et ça, ça peut avoir des effets en cascade.
Ratio d’endettement élevé et en hausse : Le ratio d’endettement des administrations publiques françaises continuera d’augmenter, reflétant la persistance des déficits budgétaires primaires. Fitch prévoit que la dette atteindra 121 % du PIB en 2027, contre 113,2 % en 2024, sans horizon clair de stabilisation de la dette au cours des années suivantes. Le ratio d’endettement de la France en 2024, déjà deux fois supérieur à la médiane de la catégorie « A », était supérieur de 15 points de pourcentage à son niveau de 2019 et se classe désormais au troisième rang des pays souverains notés « A » et « AA ». L’endettement public croissant de la France limite sa capacité à réagir à de nouveaux chocs sans aggraver la détérioration de ses finances publiques.
Fitch Downgrades France to ‘A+’; Outlook Stable
À quoi sert cette note, d’ailleurs ?
Vous vous demandez peut-être pourquoi on fait tout un plat d’une lettre ou deux. Ces notes, c’est un peu comme un thermomètre pour les finances d’un pays. Elles sont données par des agences comme Fitch, Moody’s ou Standard & Poor’s, qui jouent les juges impartiaux. Leur job, c’est de dire aux investisseurs, ceux qui prêtent de l’argent à la France en achetant des obligations, si c’est risqué ou pas. Une bonne note, comme un AAA, c’est le top : ça veut dire que le pays est hyper fiable, qu’il remboursera sans souci.
Avec A+, on est un cran en dessous, mais toujours dans le club des pays sérieux. Le problème, c’est que cette note influence directement combien ça coûte d’emprunter. Si elle baisse, comme c’est le cas, les investisseurs demandent des intérêts plus élevés pour prêter, parce qu’ils se méfient un peu plus. Et là, ça fait mal au portefeuille de l’État. Plus les taux grimpent, plus il faut payer d’intérêts pour rembourser la dette, et cela peut pousser le gouvernement à couper dans les dépenses ou à augmenter les impôts. Bref, ce n’est pas juste un jeu de lettres : cela peut finir par toucher votre quotidien, que ce soit par des taxes en plus ou des services publics en moins.
Et pour vous, ça change quoi au quotidien ?
Vous vous dites peut-être : « OK, mais moi, je m’occupe juste de payer mes factures, gérer mon budget au quotidien, éviter le découvert sur mon compte bancaire et mettre un peu d’argent de côté, alors pourquoi je devrais m’en faire ? » Eh bien, même si ce n’est pas direct, cette dégradation peut vous toucher. D’abord, quand la France paie plus cher pour emprunter, ça met la pression sur le budget de l’État. Et qui dit budget serré dit souvent des choix difficiles : moins d’aides, des services publics moins financés, ou même des impôts qui grimpent pour boucher les trous.
Par exemple, si le gouvernement doit économiser, il pourrait réduire les subventions pour l’énergie ou les transports, et ça, vous le sentirez sur votre facture d’électricité ou à la pompe. Ensuite, il y a les banques. Si les taux d’intérêt augmentent pour l’État, ça peut aussi pousser les taux des crédits immobiliers ou personnels à la hausse. Vous cherchez à acheter une maison ? Votre prêt pourrait coûter plus cher. Et puis, il y a vos économies. Si vous avez des placements en obligations ou dans des fonds qui misent sur la dette française, leur valeur pourrait prendre un coup. Pas de quoi vider votre livret A demain, mais ça vaut le coup de garder un œil dessus.
Faut-il s’inquiéter pour l’avenir ?
Alors, est-ce qu’il faut paniquer et courir à la banque ? Non, pas vraiment. La France demeure un pays solide, avec une économie diversifiée et une place centrale en Europe. Cette dégradation, c’est plus un voyant orange qu’un signal d’alarme rouge. Fitch a même dit que la « perspective est stable », ce qui veut dire qu’ils ne pensent pas que ça va encore empirer tout de suite. Mais ça met quand même un coup de projecteur sur les défis à venir.
Si la situation politique reste chaotique ou si la dette continue de gonfler sans un plan clair pour la gérer, d’autres agences pourraient aussi baisser leurs notes. Et là, les conséquences seraient plus lourdes. Pour l’instant, les marchés ont vu venir cette dégradation, donc pas de tsunami financier en vue. Mais pour vous, petit épargnant ou emprunteur, c’est peut-être le moment de vérifier vos finances personnelles. Si vous avez un crédit à taux variable, parlez-en à votre banquier. Si vous investissez, diversifiez un peu plus pour limiter les risques. Et surtout, restez informé : les décisions prises à Bercy ou à Bruxelles peuvent finir par atterrir dans votre budget.
Comme un bulletin scolaire pour la France
Cette histoire de note, c’est un peu comme un bulletin scolaire pour la France, mais avec des enjeux bien plus grands que quelques mauvais points. Ce passage à A+, c’est un rappel que les finances publiques, ce n’est pas juste des chiffres dans un tableur, mais quelque chose qui peut influencer votre vie quotidienne. Pas besoin de devenir expert en économie pour comprendre : surveillez vos dépenses, posez des questions à votre conseiller financier, et gardez un œil sur ce qui se passe. Parce que, mine de rien, ce qui se décide au sommet peut finir par vous concerner, vous, votre famille et votre porte-monnaie.
Comprendre les notes de crédit : un guide simple pour décrypter les évaluations
Bon, on a vu pourquoi la France a glissé de AA- à A+ et comment ça peut toucher votre portefeuille. Mais si vous voulez aller plus loin sans vous prendre la tête, jetez un coup œil à ce tableau. Il vous donne un aperçu clair des notes que les agences comme Fitch, Moody’s ou S&P attribuent, de AAA (le top du top) jusqu’à D (le pire scénario). Pas besoin d’être un pro des chiffres, ni un économiste confirmé : c’est juste un moyen de voir où on en est et de mieux suivre ce qui se passe. Alors, prenez deux minutes pour le lire, et restez curieux, cela pourrait bien vous servir !
Tableau des notations de crédit souveraines
Catégorie / Note S&P |
Note Moody’s |
Note Fitch |
Description |
AAA |
Aaa |
AAA |
Capacité exceptionnellement forte à honorer ses engagements ; risque de défaut minimal. |
AA+ |
Aa1 |
AA+ |
Très forte capacité à honorer ses engagements ; risque légèrement plus élevé que AAA. |
AA |
Aa2 |
AA |
Très forte capacité à honorer ses engagements ; vulnérabilité modérée aux conditions adverses. |
AA- |
Aa3 |
AA- |
Très forte capacité à honorer ses engagements ; plus sensible aux chocs économiques. |
A+ |
A1 |
A+ |
Forte capacité à honorer ses engagements ; sensible aux conditions économiques à long terme. |
A |
A2 |
A |
Forte capacité à honorer ses engagements ; vulnérable aux fluctuations économiques. |
A- |
A3 |
A- |
Forte capacité à honorer ses engagements ; risques accrus en cas de conditions défavorables. |
BBB+ |
Baa1 |
BBB+ |
Capacité adéquate à honorer ses engagements ; sensible aux variations économiques à long terme. |
BBB |
Baa2 |
BBB |
Capacité adéquate à honorer ses engagements ; vulnérable aux changements économiques. |
BBB- |
Baa3 |
BBB- |
Capacité adéquate à honorer ses engagements ; risque accru en cas de conditions défavorables. |
BB+ |
Ba1 |
BB+ |
Capacité à honorer ses engagements mais vulnérable à court terme (catégorie spéculative). |
BB |
Ba2 |
BB |
Moins vulnérable que les notations inférieures ; risque notable à court terme. |
BB- |
Ba3 |
BB- |
Capacité à honorer ses engagements mais fortement dépendante de conditions économiques favorables. |
B+ |
B1 |
B+ |
Capacité limitée à honorer ses engagements ; risque spéculatif élevé. |
B |
B2 |
B |
Capacité limitée à honorer ses engagements ; très vulnérable aux changements économiques. |
B- |
B3 |
B- |
Capacité limitée à honorer ses engagements ; risque élevé de défaut. |
CCC+ |
Caa1 |
CCC+ |
Très vulnérable ; dépend fortement de conditions économiques favorables. |
CCC |
Caa2 |
CCC |
Risque élevé de défaut ; dépendance à des conditions économiques exceptionnelles. |
CCC- |
Caa3 |
CCC- |
Extrêmement vulnérable à court terme ; risque de défaut imminent. |
CC |
Ca |
CC |
Très spéculatif ; défaut très probable. |
C |
C |
C |
En défaut ou en risque imminent de défaut. |
D |
– |
D |
En défaut ; incapacité à honorer ses engagements financiers. |
Notes : Les lignes en jaune indiquent les notations spéculatives (haut rendement), et en rouge les notations en situation de détresse. Moody’s utilise « C » au lieu de « D » pour indiquer un défaut. Sources : échelles standard des agences de notation.
Auteur :
Thierry Chabot
Article publié le
13 septembre 2025
et mis à jour le
13 septembre 2025
Passionné par l'univers de la finance, j'accompagne les particuliers dans leurs choix et décisions pour optimiser leur budget et ainsi faire des économies.